L’entrée en classe préparatoire rime souvent avec une réduction drastique de votre temps libre, et donc du temps que vous consacrez à certaines de vos passions. Sports, arts, jeux … Combien d’étudiants arrêtent totalement leurs hobbies, en expliquant qu’ils n’ont plus le temps, et que ça ne sert à rien de poursuivre.
A) Limitez vos passions, mais ne les arrêtez surtout pas
Par expérience, et ayant moi-même poursuivi ma passion pour la musique en classe préparatoire, je peux vous affirmer que continuer ce que vous aimez faire est essentiel. Pourtant, en toute honnêteté, ce n’est pas ce que j’avais prévu de faire pendant mes premiers mois de classe préparatoire. Je pensais que seul le travail importait et que ces passions étaient futiles. Quelle erreur ! En effet, je ne me sentais plus du tout productif, et pire, je me mettais à rêvasser sur ces projets laissés en suspens en plein cours. C’est ainsi que j’ai repris durant mon second semestre de première année la musique, ce qui a eu de nombreux avantages, avec une remontée globale de mes notes dans la plupart des matières, et des professeurs qui affirmaient m’avoir « redécouvert ».
Mais comment faire coexister passion et classe préparatoire ? Déjà, oubliez l’idée que ce que vous aimez faire est chronophage et donc à bannir. Il faut avant tout que vous vous organisiez. N’hésitez donc pas à intercaler dans votre emploi du temps un ou deux créneaux réguliers durant lesquels vous pourrez tranquillement vous consacrer à votre sport préféré ou aux arts. Bien sûr, il faut que tout cela soit raisonnable. Un créneau de 15 minutes entre deux sujets de maths n’a pas d’intérêt, car vous ne déconnectez pas vraiment. Mais inversement, n’abusez pas trop de ces créneaux : il faut que cela reste un plaisir, et que vous conserviez le sentiment que c’est une récompense pour votre dur labeur. Je pense ici surtout à ceux qui affectionnent particulièrement les jeux vidéos, et qui pourraient avoir tendance à multiplier les créneaux ou à les dépasser pour faire — je cite — « encore une petite game ». En général, on peut placer ce genre de créneaux le samedi soir, afin de pouvoir bien reprendre le travail le dimanche matin.
Par contre, si vous êtes quelqu’un qui possède mille et une passions, là il faudra essayer de déterminer celles que vous chérissez le plus, au détriment des autres que vous pourrez éventuellement reprendre après avoir intégré une prestigieuse école d’ingénieur ou de commerce.
B) Un moyen de décompresser pour les écrits
Le moment des écrits, faire à petite dose ce que vous appréciez devrait évacuer le stress montant des épreuves. Aussi, cela vous permettra d’avoir un esprit bien plus frais et prêt à prendre du recul sur l’épreuve, que celui qui a passé sa soirée à réviser ou à ressasser l’épreuve de Maths. Toutefois, attention à ne pas trop vous épuiser. Votre passion doit vous permettre de vous décontracter, et non pas de vous blesser. Abstenez vous donc de jouer le concert de votre vie, ou de courir un marathon avant une épreuve — Ce genre de comportements arrive plus souvent que vous ne le pensez.
C) Et surtout une chance pour les oraux
En passant mes oraux dans les grandes écoles, les jurys me faisaient souvent la remarque suivante : « Mais, je ne comprends pas, vous avez poursuivi la musique et vous avez même enregistré des morceaux en classe préparatoire? », ce à quoi je répondais par l’affirmative en développant les projets que j’avais entrepris. Ceux-ci le plus souvent se montraient assez impressionnés. Ainsi, à travers cet exemple personnel, il apparait que savoir parler de vos passions est une des cartes maitresses pour réussir aux oraux.
Sachez qu’en général, les jurys savent faire la différence entre celui ou celle qui s’invente une passion imaginaire en pensant briller, et l’étudiant(e) qui a réellement continué ce qu’il ou elle affectionnait en classe préparatoire. Rien que le ton de voix, et votre regard sont révélateurs. Après, c’est bien entendu à vous de ne pas rester uniquement sur ce pan de votre personnalité, mais sachez que savoir parler de vos passions est grandement valorisé. Pour le jury — qui pourrait avoir une mauvaise vision du préparationnaire, vous vous distinguerez dans la foule des candidats par cette passion et par votre ouverture d’esprit.
Enfin, le dernier grand avantage est qu’en parlant de ce que vous avez continué à faire en classe préparatoire, vous montrerez non seulement que vous êtes un individu équilibré (Entre travail et passions), mais aussi vous susciterez en général une curiosité chez le jury. Il devrait donc vous poser des questions relatives à ces activités que vous avez poursuivies. Une occasion en or, puisque normalement, si vous êtes passionnés, les réponses ne devraient pas être difficiles à trouver. Par exemple, lors d’un oral dans une école de commerce du top 5, ma passion pour la musique avait provoqué une interrogation du jury sur les moyens de distribuer la musique aujourd’hui, entre le format physique (CD, Vinyles) et le format numérique (Plateformes d’écoute en ligne). Attention toutefois : Il faut être un peu pédagogue. Gardez à l’esprit que le jury ne comprend peut-être pas tout ce que vous lui expliquez, même si cela vous semble pourtant évident. Tout ceci devrait vous permettre de marquer des points, en menant davantage l’entretien.