7 astuces pour améliorer sa copie d’ESH
Il est souvent facile de rendre une copie d’ESH plus « appréciable » pour votre correcteur et ainsi de gagner quelques « points subjectivité ». Évidemment, il n’y a pas de recettes magiques, il faut d’abord répondre au sujet ! Mais quelques petites astuces permettent de gagner quelques précieux points étant donné le coefficient de l’épreuve aux différentes écoles de commerce.
1) Soulignez la structure de votre copie
Une bonne copie est avant tout une copie lisible ! Il faut que la structure de la copie soit transparente. Cela passe par plusieurs petites astuces de mise en forme :
- L’introduction doit être aérée : allez à la ligne après chaque mouvement (accroche, définition, contextualisation, problématisation) ; sautez une ligne avant et après la problématique pour la mettre en valeur ; annoncez explicitement votre plan par l’usage de chiffres romains entre parenthèses. On doit voir au premier coup d’œil que votre introduction n’est pas anarchique mais structurée et méthodique !
- Entre vos grandes parties (introduction, I, II, III, conclusion), sautez au moins 3 lignes et insérez des petites étoiles. Votre correcteur doit pouvoir revenir à une partie facilement sans chercher où commence quoi !
- Soignez vos chapeaux introductifs et conclusifs : ils soulignent une certaine rigueur méthodologique et permettent de relire votre copie en diagonale. Les chapeaux introductifs sont également le moyen d’annoncer vos sous-parties, notamment par l’usage de lettres majuscules entre parenthèses.
- Entre chaque sous-partie n’hésitez pas à sauter des lignes et à placer des alinéas, entre chaque paragraphe allez à la ligne. Tout ce travail de structure prouve une rigueur méthodique du candidat et surtout rend plus aisée la lecture de votre correcteur : celui-ci sera alors plus enclin à vous mettre une « bonne » note…
Une structure lisible demande quelques pages pour être développée : visez les 12 pages (et oui, ignorez la recommandation des 8 pages maximum). N’excédez cependant pas 14 pages, vous risqueriez d’excéder votre correcteur.
2) La méthode de l’escalier
Commencez toujours par le plus simple et le plus évident ! Beaucoup de copies n’ont ni queue ni tête car elles mentionnent des éléments très complexes (et pas toujours maîtrisés) dans les premiers paragraphes et des éléments simplistes en fin de partie…
La méthode de l’escalier consiste à monter graduellement dans l’échelle des connaissances. Le premier paragraphe de la première sous-partie de la première partie doit mentionner des références centrales et connues par tous. Le dernier paragraphe de la dernière sous-partie de la troisième partie peut se concentrer sur une référence originale et qui permet de se distinguer vis-à-vis des autres candidats.
De manière générale, ne cherchez pas à tout prix à vous distinguer en termes de connaissances ! On peut avoir 20/20 avec des références canoniques. Si vous introduisez des références un peu plus « sexy » et contemporaines, cela ne peut venir qu’en soutien à une argumentation fondée sur l’exploitation des références traditionnelles du programme.
Surtout, il y a parfois un ordre logique à respecter dans l’apport des références : il est difficile de parler des théories de la croissance endogène si on n’a pas parlé des théories de la croissance exogène, de même, il est maladroit de mentionner la critique friedmanienne de la théorie monétaire keynésienne si on a pas encore abordé cette théorie monétaire keynésienne…
3) Illustrez votre propos avec des exemples variés
L’intitulé de la discipline : « Économie, Sociologie et Histoire du monde contemporain » souligne de lui-même la nécessité de ne pas se limiter à la mise en exergue de mécanismes économiques purement théoriques et abstraits. Une très bonne copie est nécessairement une copie qui illustre la plupart de ses arguments par un exemple historique. Les propos trop abstraits et sans accroche à la réalité historique des phénomènes sont souvent trop confus et abaissent ainsi la note du candidat.
Pour avoir toujours le bon exemple a porté de main, il n’y a pas de secret : il faut se faire des fiches d’exemples ! Dans l’idéal, dès que vous apprenez une nouvelle théorie ou un nouveau mécanisme économique, apprenez-le avec un ou deux exemples de retranscription dans la réalité. Par ailleurs, essayez de varier les périodes historiques et les zones géographiques de vos exemples, votre copie n’en sera que plus appréciable !
4) Rappelez que vous répondez au sujet
Le travers le plus répandu des copies d’ESH est leur manque d’ancrage au sujet. Afin d’éviter cet écueil, il vous faut sans cesse utiliser les termes du sujet. En particulier, tout paragraphe doit commencer par une affirmation : ce en quoi il répond au sujet. Si vous n’arrivez pas à formuler cette affirmation, c’est sûrement que votre paragraphe est hors sujet… vous pouvez donc vous abstenir de le rédiger !
En soi, beaucoup de propos « hors sujet » pourraient entrer dans le sujet, mais c’est à vous de démontrer à votre correcteur que vous êtes bien dans le sujet et non pas à lui d’interpréter ce que vous avez écrit. Surtout, à la fin de chaque partie rappelez bien ce que vous venez de démontrer et ce en quoi cela apporte une réponse possible au sujet.
En conclusion, il faut confronter ces différentes réponses afin d’arriver à une réponse définitive. Celle-ci prend souvent la forme d’une conditionnalité : « si on souhaite… » ou « si telles hypothèses sont respectées, alors… ». Mais il faut surtout éviter les dissertations qui se concluent par « peut-être bien que oui, peut-être bien que non, on ne peut pas trancher » …
5) Citez des auteurs, donnez de la matière bonnifiable !
Au plus il y aura de « matière bonnifiable » dans votre copie, au plus elle sera valorisée par votre correcteur. La « matière bonifiable » peut être : des mots clefs techniques, des exemples, des chiffres, des dates, mais surtout, des auteurs et leurs ouvrages !
Il faut donc apprendre le plus de références possibles afin d’être sûr de disposer de la bonne référence pour le bon sujet. Surtout, lorsque vous citez un auteur, essayez de citer l’ouvrage ou l’article dans lequel il exprime la thèse que vous développez et de mentionner la date de publication de la référence. N’oubliez pas de souligner ces références : visuellement on constatera immédiatement si votre copie cite beaucoup d’auteurs ou non.
Attention cependant, il y a au moins deux types d’auteurs : les attendus, canoniques, et les « originaux », « sexy », « exotiques ». Les premiers sont indispensables vis-à-vis du sujet et seront certainement cités par 75% des candidats, les seconds sont plus confidentiels et vous permettent de démarquer votre copie ! Néanmoins un auteur « original » ne se substitue pas à l’auteur canonique ! Il vient soutenir sa pensée, l’illustrer ou l’actualiser. Essayez ainsi de coupler autant que faire se peut une référence canonique avec une référence « exotique ».
En termes de quantité, il n’y a pas de règles strictes, mais on peut recommander de citer au moins deux auteurs canoniques par sous-parties (un par paragraphe) et si possible deux auteurs plus exotiques en soutien à ces deux auteurs. On a alors 4 références par sous-partie, donc 24 références au total.
6) Insérer quelques graphiques et un peu de micro
La rhétorique économique s’est construite depuis la fin du 19ème siècle sur l’exploitation de représentations graphiques. Normalement les graphiques les plus usités par les économistes sont enseignés dans la partie « Économie approfondie » de votre programme.
Introduire 2 ou 3 graphiques bien travaillés dans votre copie peut être un vrai plus puisque cela montre en général si vous arrivez à visualiser les mécanismes économiques exposés ou si ceux-ci vous restent obscurs.
Attention cependant : un graphique ne se substitue pas à un paragraphe, il vient le soutenir ! Vous ne pouvez donc introduire votre graphique qu’à la fin de votre paragraphe, après avoir expliqué le mécanisme qu’il met en avant.
N’oubliez pas de légendez votre graphique et de lui donner un nom pertinent avec le sujet. N’abusez pas non plus de cet outil, plus de 3 graphiques (un par partie) et votre copie risquerai d’être inutilement surchargée.
Pour souligner votre maîtrise « technique » de l’économie, n’hésitez pas également à introduire un peu de microéconomie dans vos copies. Cela passe par l’usage de certains termes « techniques » (coût marginal, substituabilité, taux marginal de substitution technique, effet revenu, effet prix, élasticité prix de la demande …), de certaines équations ou de graphiques assez simples mais que vous pouvez adapter au sujet.
Exemple – Sur un sujet tel que celui tombé au concours B/L des ENS en 2013, « L’argent fait-il le bonheur ? », on pouvait facilement utiliser la microéconomie du consommateur pour montrer que oui, un déplacement de la contrainte de revenu, entraîne le bonheur en cela qu’elle permet d’arriver à un équilibre caractérisé par une courbe d’indifférence supérieure à celle de l’équilibre précédent (et donc à un plus haut degré d’utilité, une approximation du « bonheur » pour un économiste utilitariste).
Parmi les graphiques les plus usités on peut citer : l’équilibre microéconomique du consommateur et ses variantes, l’équilibre du producteur en concurrence pure et parfaite, l’équilibre du monopole, le modèle IS-LM, le modèle IS-LM-BP, la boite d’Edgeworth, le modèle de Solow…
7) Soignez l’accroche et l’ouverture !
On peut comparer une dissertation à un premier rendez-vous amoureux (dans lequel votre correcteur serait votre dernier match tinder). Il y a deux moments décisifs dans un tel rendez-vous : le premier contact, qui définit d’emblée l’état d’esprit des deux participants lors du reste de l’échange (même si on peut être agréablement surpris par la suite), et le dernier moment, la façon de se dire au revoir (qui définit souvent la suite de la relation…).
En filant la métaphore, le premier contact correspond à l’accroche et le dernier moment à la conclusion. Si vous négligez votre accroche, votre correcteur part d’emblée avec un a priori négatif sur votre copie. Le but d’une bonne accroche est de lui faire se dire « ah ! voilà une copie qui a compris les enjeux du sujet et qui sait me raccrocher ça au réel ! ». Si vous arrivez à générer cet effet et que vous ne dites pas trop de bêtises par la suite, vous aurez fait une bonne part du travail …
Pour réussir une accroche, pas de secret : il faut se faire des fiches d’accroches sur chaque thème. Des citations, des chiffres, des anecdotes historiques… Mais il faut les préparer à l’avance. On ne peut pas pondre une accroche ex-nihilo le jour du concours !
Pour la conclusion, c’est le dernier contact que vous avez avec votre correcteur avant que celui-ci ne vous oublie à tout jamais et ne vous mette une note (qui ne sera pour lui qu’un chiffre dans un tableau excell quand ce sera pour vous votre passeport, ou pas, pour une parisienne). C’est donc le moment de sortir la grosse artillerie ! Finissez sur un bouquet final, une citation esthétique qui résume bien le sujet, une ouverture d’actualité qui montre que vous comprenez les enjeux du monde contemporain, une dernière métaphore littéraire pour souligner le volume de votre capital culturel… Faites ce que vous voulez mais imprimez une dernière image positive dans le cerveau de votre correcteur !
J’entends souvent des élèves me dire « Notre prof nous a dit qu’il valait mieux ne pas faire d’ouverture » … C’est comme vous conseiller de ne pas dire au revoir à votre date tinder parce que vous ne savez pas s’il faut lui serrer la main, lui faire la bise ou l’embrasser langoureusement. Essayez ! Si vous avez compris le sujet, votre ouverture sera pertinente. Si vous n’avez pas compris les enjeux du débat, ça risque de faire flop, mais dans ce cas-là, votre sort est déjà joué depuis une douzaine de page …