Nous nous intéressons ici à des oraux de type « autonome », à savoir ce que vous pourrez majoritairement retrouver en colles. L’examinateur vous propose en général un énoncé assez court, sans paramétrage préalable du problème, et c’est à vous de créer un raisonnement et une méthodologie pour y répondre. Nous vous proposons quelques conseils afin d’avoir une attitude irréprochable à l’oral.
Conseil n°1 : prenez votre temps
L’erreur majeure commise par de nombreux candidats est d’aborder un sujet d’oral comme un sujet d’écrit. Il ne s’agit pas, à l’oral, d’aller « grappiller » à droite à gauche les petites questions que vous maîtrisez, en laissant de côté la trame profonde du problème. Lorsque vous faites face à une question compliquée (et très peu voire pas paramétrée), vous devez prendre un temps de réflexion, avant d’écrire ou de dire quoique ce soit. Vous pouvez et devez prendre ce temps : les problèmes posés sont en général complexes, alors ne vous précipitez pas sur des lignes de calculs avant d’avoir trouvé un fil conducteur pour la résolution.
Conseil n°2 : jaugez les phénomènes physiques en jeu
Toujours dans votre phase de réflexion, il est fondamental de comprendre physiquement ce que l’on vous demande, et de bien saisir pourquoi on vous le demande, quel en est l’intérêt. C’est le seul moyen pour vous d’avoir une vision globale de la question et une prise de hauteur suffisante pour ne pas s’enfermer dans des calculs. Cela suppose une maîtrise parfaite du cours. Il ne s’agit pas là de « par cœur », mais bien d’une profonde compréhension de votre cours. Lorsque vous révisez, essayez toujours de recontextualiser ce que vous êtes en train d’apprendre. Imaginez des situations physiques réelles dans lesquelles cette partie du cours s’appliquerait. Il en va de même pour un oral : quels sont les phénomènes en jeu, à quelle(s) partie(s) du cours correspondent-ils, comment les appliquer à mon problème ? Essayez d’expliquer le problème « avec les mains ».
Conseil n°3 : l’oral c’est la communication
Rien de plus agaçant pour un examinateur de voir un étudiant muet pendant toute une session, qui déroule des lignes d’équations sans les commenter ni interagir. L’immense avantage de l’oral réside dans la possibilité de communiquer avec l’examinateur. Vous devez lui faire part de votre analyse du problème, des phénomènes physiques qu’il vous évoque, de votre idée de raisonnement et de cheminement. L’examinateur vous posera alors probablement des questions, soit pour vous aider à étayer votre raisonnement, soit pour vous faire remarquer que vous faites peut-être fausse route. Cette étape primordiale s’inscrit toujours dans votre phase de réflexion.
Conseil n°4 : paramétrez proprement votre problème
Une fois votre brainstorming avec et sans l’examinateur effectué, faites un schéma. Vous devez absolument en faire un, dans un coin du tableau, que vous n’effacerez pas. Paramétrez ensuite votre problème (repère, système de coordonnées sphériques, polaires, cartésiennes, forces physiques en jeu, géométrie du problème, etc). Pour cette étape, si vous bloquez, tâchez de vous souvenir d’exercices que vous auriez déjà traités auparavant et adaptez-les à votre problème.
Conseil n°5 : faites des approximations
Vous ne pourrez en général pas résoudre directement le problème que vous venez de paramétrer. Vous devez, avant de commencer vos calculs, proposer des hypothèses et des approximations. Attention toutefois : ne faites jamais d’hypothèses « parce que ça vous arrange ». Vos approximations doivent avoir un véritable sens physique et vous devez savoir (et savoir expliquer) pourquoi vous les faites. Une fois de plus, l’examinateur pourra ici vous guider dans votre démarche. Mais tâchez de prendre du recul et d’être force de proposition.
Conseil n°6 : mettez votre problème en équations
Une fois toutes ces étapes préalables réalisées, vous êtes prêts à mettre votre problème en équations. Une fois de plus, remémorez-vous les parties de votre cours qui vous aideront pour ce problème et adaptez-les à votre sujet. Attention : veillez surtout à ne pas effacer vos calculs intermédiaires. L’examinateur doit pouvoir suivre votre cheminement de pensée. Et une fois qu’il l’a fait, veillez à conserver les résultats intermédiaires importants dans un coin du tableau.
Conseil n°7 : vérifiez sur vos équations
C’est probablement l’attitude qui vous permettra de passer d’une bonne note à une très bonne note. Dans vos calculs, prenez votre temps : une erreur d’inattention arrive à tout le monde. Mais si vous allez très vite pour gagner du temps et que vous faites une erreur de signe une ligne sur deux, l’examinateur ne vous le pardonnera pas. Alors une fois de plus, vérifiez calmement chaque ligne de calculs avant d’aller plus loin ou de solliciter l’examinateur.
Conseil n°8 : prenez du recul sur vos équations
C’est ce qui vous permettra de faire la différence. Nous ne le dirons jamais assez : vérifiez tout d’abord l’homogénéité de vos équations. Ne présupposez surtout pas que la ligne précédente est homogène : ayez un regard critique, et vérifiez l’homogénéité ligne après ligne depuis le début de votre calcul. D’autre part, étudiez les comportements limites de vos équations. L’examinateur appréciera énormément cette prise de hauteur. Considérez donc les cas basse fréquence, haute fréquence, à l’infini ou en zéro, en un point particulier dont on connaît le comportement. Si vous vous apercevez que le comportement limite est surprenant, ne paniquez pas : essayez tout d’abord de comprendre si cela peut être cohérent avec votre problème spécifique. Si ce n’est vraiment pas le cas, faites-le remarquer à votre examinateur et reprenez vos calculs. N’essayez surtout pas de lui dire « c’est logique » si c’est totalement aberrant…
Conseil n°9 : ne pas confondre vitesse et précipitation
L’examinateur ne s’attend pas à ce que vous résolviez un problème extrêmement complexe en dix minutes. Vous pouvez tout à fait avoir une excellente note en n’ayant pas abouti au résultat final. Tâchez toutefois de mener vos calculs le plus loin possible. En revanche, n’essayez surtout pas volontairement de « faire traîner » l’exercice pour gagner du temps : si l’examinateur vous propose un deuxième exercice, cela vous donne une opportunité supplémentaire pour proposer un raisonnement. C’est d’abord et avant tout le raisonnement qui est pris en compte dans la notation. Trouvez donc un juste milieu, mais ne vous précipitez pas. C’est comme ça qu’on fait des erreurs stupides, a fortiori pendant un oral de concours où le stress est maximal.
Conseil n°10 : le mythe du « hors-programme »
« Oui mais à l’X, ils font du hors-programme ». Non !
Le hors-programme est par définition hors-programme, et vous ne trouverez aucun sujet d’oral ou d’écrit qui ne peut pas être résolu avec des notions du programme. Si vous avez le choix entre appliquer une notion hors-programme ou une notion du cours, optez systématiquement pour votre cours. Utiliser du hors-programme n’est jamais indispensable, et cela se fera à vos risques et périls. En revanche, misez tout sur la culture physique : apprenez des ordres de grandeurs, apprenez les valeurs des constantes les plus utilisées (oui, il faut connaître la valeur de g sur Terre …) et ayez en tête des grandeurs caractéristiques. Par exemple, ayez une idée de la taille d’une cellule, de la hauteur de l’Everest, du champ magnétique terrestre etc. La culture scientifique au sens large est extrêmement appréciée des examinateurs.