Résumé du film :
Le film retrace la vie du jeune Edward Snowden, un informaticien doué et patriote qui a très tôt rejoint les équipes de la CIA puis de la NSA. Le spectateur suit en parallèle l’évolution professionnelle du jeune geek et sa vie amoureuse, qui ont du mal à co-exister. En effet, le talent de Snowden l’emmène aux quatre coins du monde, où il est chargé de missions de plus en plus complexes, et où son éthique est mise à rude épreuve. Peu à peu, il découvre que les Services de Renseignements américains collectent massivement des données publiques comme privées sur les habitants de pays ennemis, mais aussi alliés, et pire encore : sur les citoyens américains. Ce viol de la Constitution s’effectue avec l’aide des grandes entreprises aussi connues sous le nom de GAFA. Ne pouvant plus vivre avec un tel secret, Snowden devient ce qu’on appelle un lanceur d’alerte, et sacrifie sa vie personnelle et sa liberté pour tout dénoncer auprès du journal The Guardian.
Comment s’en servir en géopolitique?
Le film touche à plusieurs éléments de votre programme de géopolitique, et peut servir d’exemple phare ou d’introduction sur différents sujets :
- Les stratégies belliqueuses des États-Unis : Très tôt dans l’action, les personnages font référence au 11 septembre et aux conséquences que ce jour a eu sur les mentalités américaines. En effet, un tel évènement a provoqué un changement de stratégies, et a mis en alerte les services de renseignements qui sont désormais persuadés que la collecte massive de données permet d’éviter la répétition d’une telle tragédie. La menace étant partout, il est indispensable d’avoir auprès des services secrets des informaticiens capables de tout discerner.
« Bombs won’t stop terrorism, brains will, and we don’t have nearly enough of those. »De ce fait, le film retrace les soupçons d’abus de surveillance sous l’administration Bush, mais aussi l’espoir qu’avait fait naitre Obama en 2008 en promettant d’y mettre fin. Toutefois, comme on peut le voir tout au long du film, les abus n’ont jamais cessé.Le film met en lumière l’utilisation des données pour diverses missions belliqueuses, comme par exemple le positionnement des drones en zone de conflit, et démontre de manière brutale à quel point les erreurs peuvent être fréquentes et n’inquiètent plus les services américains. - Destinée Manifeste : Par ailleurs, la propagande américaine est nettement dénoncée tout au long de l’intrigue, où on retrouve plusieurs fois les grands dirigeants évoquer la suprématie américaine au nom de la sécurité mondiale, ce qui correspond bien à l’idée de Destinée Manifeste. Si les services de renseignements violent la loi, c’est tout bonnement selon eux au nom de la stabilité mondiale et contre le terrorisme. Mais Snowden voit bien que ceci n’est qu’un prétexte, puisqu’il en va aussi de la manipulation des citoyens, et que la collecte des données sert parfois des intérêts personnels
« Terrorism is just an excuse » - Cyber-surveillance : Le film nous interroge sur une question contemporaine décisive : doit-on, au nom de la sécurité nationale voire mondiale, violer la loi et abandonner nos droits? La réponse appartient à chacun, mais l’intrigue ne laisse pas de marbre lorsque l’on voit les pratiques douteuses de la NSA. Si internet a pu faciliter les échanges et accélérer la mondialisation, il peut aussi se révéler être une arme qui se retourne contre ses propres utilisateurs. Le cyber-espace incarne pleinement le concept de guerre asymétrique désormais, car les notions de puissance et de vulnérabilité y sont bouleversées. Le puissant n’est plus nécessairement celui qui possède un territoire et une armée, et un agresseur peut être un individu seul derrière son écran.
À retenir
En quelques mots : Edward Snowden intègre les rangs de la CIA en tant qu’informaticien et y découvre une collecte massive et illégale de données portant sur les individus du monde entier. Il est le premier lanceur d’alerte à connaitre une médiatisation aussi importante.