Les premiers DS sont généralement cruciaux pour les élèves en classe préparatoire. Non seulement ils vous permettent de mesurer votre niveau à celui des autres, mais surtout d’estimer votre degré d’assimilation des méthodes qui vous accompagneront jusqu’aux concours. Dès lors, réussir les premiers DS est souvent considéré comme un bon signe pour la suite, même si cela ne veut certainement pas dire que cela vous garantit une excellente réussite.
À l’inverse, un échec sur les premiers devoirs est un signe assez alarmant — bien que très courant ! Mais la difficulté réside surtout dans le fait de ne pas tomber dans le fatalisme et se dire que si l’on a une mauvaise note à ces DS, alors ce sera également le cas aux concours. Sachez que les élèves, inconsciemment, ont tendance à fortement se brider selon leur réussite aux premiers examens. En clair, il arrive très souvent que ceux-ci, dégoutés par des échecs successifs en début d’année considèrent qu’ils n’ont pas beaucoup de marge de progression, et s’entêtent à ne pas viser le sommet.
Il est donc fondamental de se préparer face à ces premiers examens, et ce, d’un point de vue du travail à fournir mais aussi d’un point de vue psychologique.
I. Comment travailler les premiers examens?
1ère étape : Organisation et révision des bases
Déjà, organisez-vous et planifiez vos révisions : n’hésitez pas à étaler vos séances de révisions tout au long de la semaine. Un conseil, travaillez un peu tous les jours ce que vous aurez au DS, tout en modulant selon la matière. Il est inconcevable de passer plus de temps sur une LV2 que sur votre prochain devoir de maths. Aussi, en-dehors d’entraînements en conditions, évitez les sessions de révision d’une seule matière de plus de 3 heures, et prenez quelques pauses, sans jamais en abuser bien entendu.
L’erreur la plus fréquente des élèves au début est de procéder comme au lycée, à savoir faire plein d’exercices en vrac. Or, désormais, il faut impérativement maîtriser le cours, surtout dans les matières comme les maths. Veillez donc à maîtriser les exemples de base de cours (par exemple savoir déterminer la limite de (1 + 1/n )^n), et les théorèmes au mot près. Dans les autres matières, commencez par revoir les méthodes de rédaction et les définitions de base (ex : Puissance, frontière, mondialisation etc…) en HGG ou en philosophie. Pour les langues, revoyez ce que vous avez vu en cours (méthodologie et vocabulaire utile pour les essais).
2ème étape : Premiers exercices en maths, fichage et apprentissage du cours (hors maths).
Une fois le cours et les méthodes bien en tête, passez aux exercices de base pour les mathématiques. N’hésitez pas à reprendre les exercices vus en cours au début, mais apprenez à rapidement vous en détacher en en faisant de nouveaux. Aussi, faites des petits rappels de cours à chaque question nécessitant un théorème ou un lemme particulier. Cela vous aidera à mieux les retenir et à mieux les comprendre. Dans les matières comme l’HGG, la Philosophie et l’Économie, c’est le moment de travailler le cours. Soyez efficace, car il est très facile de se perdre devant la quantité astronomique de connaissances, de dates ou de théories. Il est donc impératif de procéder à un tri préalable des cours (par un fichage par exemple), afin de retenir les idées principales, les périodes-clefs, les auteurs et les événements majeurs.
Pour les langues, pensez à concilier les connaissances civilisationnelles et le vocabulaire thématique, mais attention encore une fois à ne pas perdre trop de temps. Ce n’est pas parce que vous avez étudié l’industrie automobile allemande, qu’il est pertinent d’apprendre le mot der Kerzenschlüssel (la clef à bougie). Faites vous donc une petite fiche de phrases ou éléments que vous serez certains de pouvoir replacer dans vos essais. Enfin, révisez la grammaire, le vocabulaire vu en cours. Pour la contraction, consultez de bonnes copies, et décortiquez les astuces et techniques utilisées par les précédents candidats afin que vous puissiez les réutiliser.
3ème étape : Approfondissement et entraînement
C’est sûrement grâce à cette étape que vous parviendrez à faire la différence avec les autres élèves. En effet, c’est un instant capital, puisqu’il va s’agir pour vous d’aller un peu plus loin, et de chercher des sujets plus complexes. Ainsi, c’est à ce moment que vous pourrez chercher des questions ou des extraits de sujets de maths réputés difficiles en lien avec le chapitre que vous révisez (Sujet HEC-ESSEC, Maths II) afin de découvrir des astuces réutilisables au DS et au concours. C’est aussi l’occasion de vous mettre en conditions, en faisant un sujet, pendant plusieurs heures (le mieux étant la durée du concours), avec une bouteille d’eau, et en éteignant votre téléphone. Aussi, creusez-vous la tête sur les questions et ne regardez pas tout de suite la correction si vous n’avez aucune idée de la manière de procéder : vous n’aurez pas la correction avec vous durant l’examen, donc autant s’habituer à chercher par vos propres moyens.
Nous insistons sur cette étape en maths : trop d’élèves ont tendance à se brider, en pensant que maîtriser la base suffit. C’est en effet le cas si vous visez les écoles après le top 5, mais pas pour celles qui occupent le haut des classements. Beaucoup de cubes estiment que c’est parce qu’ils n’ont pas assez approfondi certaines notions et chapitres en se frottant à des sujets complexes qu’ils ont dû refaire une année. Enfin, c’est cette étape qui vous permettra de sortir de votre zone de confort, car il apparaît que certains élèves aiment faire les exercices qu’ils sont quasiment sûrs de savoir faire, ce qui, du coup, ne leur sert à rien pour les DS où forcément, ils rencontreront des questions qu’ils n’aimeront pas.
Pour les autres matières, faites des petits sujets d’entraînement, comme des plans détaillés en HGG ou en ESH, en rédigeant toutefois l’introduction, les transitions et la conclusion. En langues, il peut être intéressant de faire également des annales (surtout pour la traduction et la version) en notant de nouvelles tournures que vous pourrez apprendre par la suite. Vous pouvez également faire les sujets d’essais, mais en général, vous en faites suffisamment en cours.
En contraction, pratiquez un maximum les méthodes et les astuces que vous avez pu repérer dans de bonnes copies. N’hésitez pas non plus à vous mettre en conditions sur cette épreuve, car le souci majeur des élèves en contraction est le temps. Nombreux sont ceux qui ne terminent pas l’examen en 2 heures pour ECRICOME ou en 3h pour HEC. Bloquez-vous donc deux ou trois heures pour réaliser une contraction, que vous pourrez ou bien rendre à votre professeur si celui-ci est avenant et disponible, ou à un professeur vous accompagnant.
Conclusion : Ces trois étapes sont capitales et il est impératif de les appliquer à court et long terme, afin de voir vos notes théoriquement grimper à chaque DS. N’intervertissez pas une étape avec une autre, ou n’en occultez pas une au profit de l’autre.
II) Comment se préparer mentalement aux premiers examens?
Premier point extrêmement important : vous n’êtes plus au lycée. À l’époque, vous pouviez facilement réviser un devoir de maths à la dernière minute, croiser les doigts et bachoter le tout avant le bac, et récolter une note correcte à chaque fois. Ici, nous ne sommes plus dans la même perspective. Un DS de classe préparatoire est radicalement différent d’un DS de lycée, et le concours n’est pas comparable au baccalauréat. Outre le fait que réviser à la dernière minute est à bannir absolument, il vous faut bien percevoir les différences entre la vie en classe préparatoire et la vie au lycée.
Commençons déjà par la bête noire des élèves en général en classe préparatoire : les maths. Sachez déjà qu’un devoir de maths en classe préparatoire est bien plus complexe, fait appel à de nombreuses notions et s’appuie sur beaucoup de cours. Il est bien plus long, souvent infinissable et n’est pas noté sur 20, contrairement à un barème classique digne du lycée. Désormais, le meilleur élève obtient la note maximale, et tous les autres élèves obtiennent une note alignée à la meilleure copie. En clair, si, en maths, l’élève ayant la note maximale réalise près des 2 tiers d’un sujet, et que vous faites seulement un tiers, alors, vous obtiendrez probablement la moyenne. Dès lors, une mauvaise performance collective à un devoir n’est pas forcément autant pénalisée. Gardez bien cela en tête avant de déprimer à un devoir où tout le monde dit avoir échoué (même s’il faut aussi se méfier des élèves qui disent ne pas avoir réussi). Cette façon de corriger est en réalité celle qui sera appliquée au concours.
Pour les autres matières, la notation est évidemment plus sévère qu’au lycée, surtout en langues, où l’on sanctionne beaucoup plus les fautes de grammaire, ou de vocabulaire qu’auparavant. Pour vous améliorer, rendez-vous sur cet article. En philosophie, en HGG, ou en économie, la méthodologie a un rôle crucial, mais ne sous-estimez pas pour autant les connaissances.
Autre point fondamental : évitez de faire table rase après vos DS. Les élèves ont trop souvent tendance à oublier immédiatement ce qu’ils ont vu, afin de se focaliser sur les épreuves à venir, une fois un devoir passé. Surtout pensez à entretenir et à revenir sur les chapitres précédents, afin de ne pas à avoir à tout réviser la veille du concours. Soyons clairs à ce sujet : vous n’y parviendrez pas si vous ne faites pas cet effort de réactualisation tout au long de l’année, notamment le week-end
Enfin, et cela concerne avant tout les deuxièmes années, n’oubliez pas que la classe préparatoire est une course de fond, et que l’objectif n’est pas le DS que vous aurez la veille, mais le concours.
En cas d’échecs à ces premiers devoirs, n’oubliez pas qu’il y en aura d’autres, et continuez à suivre ces étapes. Nous vous assurons que cela vous permettra de progresser. Incluez ainsi les commentaires de votre professeur dans la première ou la seconde étape. Pour aller plus loin sur l’échec aux premières épreuves, n’hésitez pas à consulter notre article « J’ai raté mon premier DS – Que faire? ».