C’est un fléau dont on ne parle pas assez en prépa alors qu’il est très répandu au lycée. Pourtant, de nombreux étudiants s’ennuient dans leur prépa. Pourquoi et surtout comment faire pour déjouer le problème ? Olivier Sarfati nous éclaire à l’aide d’exemples issus de son coaching depuis plus de vingt ans.
On a tendance à parler des étudiants qui vivent leur prépa comme un enfer parce qu’ils sont submergés de travail et qu’ils ont du mal à sortir la tête de l’eau. J’ai consacré un article et une conférence à ce sujet-là. Mais il y a une autre partie des étudiants de prépa qui sont animés du sentiment contraire : celui de survoler dans une prépa dont la pédagogie de certains professeurs ne leur convient pas. Hier encore, à la fin de l’une de mes séances de maths, Léo, en ECS dans un lycée à Nancy m’exprimait son ressenti : « Mes professeurs n’avancent pas assez vite et se calent toujours sur les étudiants les plus en difficulté. En maths, on est en novembre et on fait des révisions sur des chapitres que je maîtrise et qu’on a revus ensemble avec toi à un niveau plus élevé. En anglais, on passe des heures sur des articles sans aucune méthode, sans intensité. On en ressort avec rien alors qu’avec mon prof de bizuth, on faisait plein de traductions, on voyait plein d’expression utiles. Et en géopolitique, le cours d’hier était génial mais cela concerne un cours sur dix. Le plus clair du temps, je m’ennuie sévèrement… A ton avis, que devrais-je faire ? »
Ce cas n’est pas du tout isolé. Chaque année, les étudiants souffrent d’ennui pour diverses raisons : rythme inadapté, pédagogie inexistante ou inefficiente, exigences trop faibles… C’est un sujet tabou car on a tendance à mettre les professeurs de prépa sur un piédestal en oubliant que, parfois, ils peinent à convaincre… Dans les grandes prépas parisiennes, le fléau sévit aussi : professeur de philosophie trop axé « philo » et pas assez « culture générale », professeur de géopolitique inadapté, professeur de maths en déconnexion avec les attentes du concours… Les maux sont nombreux et les étudiants me disent tout…
Alors comment faire ? Voici quelques conseils pour vous en sortir :
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Conseil n°1 : Soyez lucides sur votre niveau :
Il faut le reconnaître, dans bien des cas, ce sont les étudiants qui se méprennent et veulent aller trop vite. C’est l’un des problèmes de notre temps : vous avez envie que les progrès viennent rapidement alors parfois vous multipliez les exercices, les lectures, les fiches, sans réelle maîtrise ni stratégie. Il est donc important de faire son autocritique en répondant à quelques questions simples : suis-je dans les premiers de ma classe dans les matières qui m’ennuient ? Si tel n’est pas le cas, c’est que vous faites sans doute fausse route… Si en revanche vous trônez régulièrement en haut des classements, lisez les conseils qui suivent ! Autre question simple : est-ce que de nombreux étudiants sont dans votre cas et s’ennuient ? Si tel n’est pas le cas, là aussi, vous devriez peut-être reconsidérer le regard que vous portez sur votre professeur. Lorsqu’un étudiant déteste plusieurs professeurs et qu’il est le seul, c’est peut-être l’étudiant le problème… En revanche, si ce constat est partagé par plusieurs camarades, dont certains qui sont en tête de classe, il faut réagir et adopter les conseils qui suivent.
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Conseil n°2 : Allez parler au(x) professeur(s) qui posent problème :
Les professeurs sont généralement vos alliés. Il faut donc absolument leur faire part de vos interrogations. Si cela va trop lentement en maths, ils vous donneront des exercices différents à faire en classe. Parfois, certains professeurs autorisent même les étudiants en 5/2 ou en cube à ne pas venir en cours pour avancer à leur rythme. Mais ce n’est pas la majorité donc prenez des pincettes et soyez diplomates. Cependant le mal est profond chez certains professeurs qui n’arrivent pas à intéresser leurs étudiants malgré leur bonne volonté. Ce sujet éminemment tabou dans l’Education nationale mériterait pourtant qu’on s’en préoccupe. Mais c’est un autre débat. Comment faire quand malgré votre bonne volonté et vos appels répétés, rien ne se passe ? La réponse avec les conseils suivants.
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Conseil n°3 : Mettez-vous au fond de la classe pour avancer à votre rythme sur le chapitre étudié en cours
Les professeurs qui me lisent doivent me maudire pour certains mais c’est pourtant la stratégie de nombreux étudiants qui choisissent de se doter de boules Quies et de supports pédagogiques proches du chapitre étudié mais plus conformes à leurs exigences. C’est ce que font certains de nos étudiants qui étudient discrètement les polycopiés MyPrepa que nous remettons à nos étudiants. Le problème de cette stratégie est que, sur certaines matières, et pour certains étudiants, il est difficile de se concentrer quand toute la classe fait autre chose. Alors il y a le conseil d’après…
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Conseil n°4 : N’allez pas aux cours qui posent problème, avec les risques que cela comporte :
C’est la stratégie extrême qui, le plus souvent, exaspérera les professeurs et la direction de l’établissement donc soyez conscients des risques. Certains professeurs, à juste titre, vous menaceront de ne pas vous préparer aux oraux… C’est pourtant la stratégie qu’adoptent de nombreux étudiants, en se munissant par exemple de certificats médicaux bidons. D’autres, plus francs encore, disent la vérité à la direction qui bien sûr le prend mal. Ken Lecoutre, un ancien étudiant MyPrepa qui est le seul carré ECS de Masséna (Nice) à avoir intégré l’ESSEC en 2014, était plutôt dans cette catégorie-là. Je lui ai bien fait part du risque mais il ne voulait absolument pas cuber et sentait qu’il perdait trop de temps avec certains professeurs, malgré une professeure de maths « génialissime » selon lui. .
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Conseil n°5 : Changez de prépa entre la première et la seconde année :
C’est la stratégie que choisissent nombre d’étudiants qui ne sont pas contents de leur prépa initiale. Je repense à Paul qui était à Stanislas en ECS à Paris mais qui voulait un environnement plus exigeant. Il a choisi d’aller à Ipesup en ECS pour son année de carré, tout en suivant l’accompagnement MyPrepa pendant ces deux années de prépa. Le résultat fut explosif avec des notes d’exception en maths aux concours.
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Conseil n°6 : Osez passer les concours en candidat libre.
C’est une tendance qui devrait se confirmer dans les années à venir. Grâce à l’innovation pédagogique, MyPrepa permet par exemple aux étudiants d’avoir un accompagnement sur-mesure avec des professeurs chevronnés et, souvent, « bêtes de concours », le tout entièrement en ligne et en direct grâce à une plateforme bien plus performante que Skype ou Hangout pour transmettre le savoir. C’est le choix qu’a fait l’incroyable Cyril en quittant au bout de deux semaines le lycée Montaigne (Paris) en ECS pour réaliser ces deux années de prépa avec MyPrepa à ses côtés. Cette année encore, nous avons une étudiante qui était dans une prépa à Caen en ECE pendant deux ans et qui a eu 1,9/20 en maths 2 aux concours BCE. Face à ces résultats catastrophiques, elle a choisi de cuber et de se préparer à la maison avec MyPrepa et ses progrès sont incroyables ! Plusieurs conditions doivent être réunies pour que ce schéma fonctionne : il faut être à la fois très discipliné, autonome, endurant et avoir un réseau social proche qui permet de tenir. Et il faut évidemment être coaché car, seul, c’est trop difficile. Mais les atouts sont incroyables puisqu’on a beaucoup plus de temps pour digérer les notions et s’exercer. A réfléchir donc. Si vous hésitez, vous savez qui appeler.
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Conseil n°7 : osez vous faire coacher par des spécialistes de la prépa.
Je ne vais évidemment pas vous dire le contraire puisque c’est mon métier et ma passion depuis des années. Mais certains n’osent pas franchir le pas pour des raisons qui leur appartiennent (volonté de ne pas dépendre financièrement de ses parents, croyance que l’on peut y arriver tout seul, verrou psychologique à l’idée de frapper à la porte d’instituts privés…). Les atouts d’un coaching sont pourtant considérables pour déjouer l’ennui en prépa et multiplier vos chances d’intégration. Léo, l’étudiant dont je parlais au début de l’article, est par exemple venu nous voir en février quand il était bizuth, 6 mois après sa rentrée donc. Et en carré, il explose : ses interventions lors de mes séances sont très souvent de grande qualité. Hier encore, Marc, lors d’une séance sur les probabilités, a percé le mystère d’une question ultra difficile sur un sujet type HEC, ESSEC, ESCP qui avait été donné, étrangement, à ECRICOME en 2008. Comment a-t-il fait ? « J’ai simplement beaucoup étudié les polys que tu nous donnes… »
Vous l’aurez compris, de multiples conseils s’offrent à vous pour retrouver le sourire et optimiser vos chances aux concours malgré l’ennui qui semble vous assaillir par moment. Il vous faudra faire preuve de caractère car les conseils que je viens de livrer ne sont pas sans conséquence… Soyez respectueux vis-à-vis de vos professeurs mais soyez aussi courageux et pensez avant tout à votre avenir, quitte à en décevoir certains sur la route.