Résumé du film
Tout le monde connaît McDonald’s, certes. Mais connaissez-vous son histoire ? Si la réponse est non, il est grand temps pour vous de regarder le film Le Fondateur, qui est avant tout un biopic consacré à Ray Kroc, qui est comme le titre du film l’indique le fondateur de McDonald’s, à la fois fascinant et terrifiant. En effet, le film nous montre initialement un vendeur de milk-shake raté, allant d’échecs en échecs et sillonnant tous les États-Unis à la recherche de potentiels acheteurs. Or, un jour, il remarque une vente exceptionnelle en Californie, et décide de se rendre sur les lieux du désormais célèbre drive-in afin de voir ce dont il s’agit. Là-bas, il y découvre les frères McDonald’s et leur succès. Ray Kroc est dès lors fasciné par leur concept innovant qui réside dans une production rapide, où chaque employé est assigné à une unique tâche, et où les clients retirent les produits dans un sac en carton, sans les moindres couverts. Très vite, il convainc les frères Richard et Maurice de développer leur réseau en franchisant leurs restaurants à travers les États-Unis. Avide de toujours plus de succès et de richesse, Ray Kroc parvient à racheter la compagnie en 1961 et en fait la multinationale que l’on connaît tous aujourd’hui, non sans faire de mal autour de lui.
Comment s’en servir en géopolitique en anglais et en entretien de personnalité?
À l’écrit : en géopolitique
McDonald’s, c’est les États-Unis, et les États-Unis, c’est McDonald’s. Même si cette phrase peut paraître très réductrice, il faut y voir là un parallèle dans le mode d’organisation, la suprématie mais aussi les critiques que nous pouvons y faire. Ce fait là peut être tout à fait assumé par l’entreprise, qui rappelons-le avait utilisé pour slogan durant les Jeux Olympiques de 1984 « Quand les États-Unis gagnent, vous gagnez » et avait offert des repas gratuits à chaque médaillé olympique américain. Il y a là une forte volonté de revendication et d’identification. McDonald’s a ainsi réussi à s’imposer dans plus d’une centaine de pays, devenant dans chacun d’entre eux la première chaîne de fast-food. La firme multinationale est une preuve incontestable du leadership américain mais aussi du capitalisme actuel. C’est pour de multiples raisons que celle-ci est donc fortement critiquée et associée à des phénomènes, tel que le phénomène de McJob. Le terme désigne la précarité d’emploi aux États-Unis, où les salariés sont obligés les petits emplois difficiles et mal payés afin de finir le mois.
À l’écrit : en anglais
Le Fondateur est avant tout la mise en lumière d’un Self Made Man, terme cher aux Américains pour désigner un pionnier américain idéal. Le Self Made Man est un homme qui a travaillé dur, qui a cru en l’American Dream et qui a su se faire une place au soleil. Selon les croyances, tout le monde peut parvenir à en devenir un à condition d’assimiler la Work Ethic protestante de Weber. Selon le philosophe, le travail est selon la volonté de Dieu une fin en soi de la vie humaine. Toute réussite méritée est donc fortement respectée, et encouragée. Le personnage de Ray Kroc colle donc parfaitement à cette description et peut être un exemple parfois plus original que l’éternel Bill Gates.
À l’oral : en entretien de personnalité
Il y a deux angles d’attaque ici. Soit vous admirez particulièrement McDonald’s pour sa réussite et son modèle, et dans ce cas le film vous donne une idée assez précise de l’homme à l’origine de tout ceci, soit au contraire vous voulez travailler dans des structures beaucoup plus petites et vous portez un regard critique sur cette célèbre multinationale. Dans les deux cas, vous devez avoir une argumentation approfondie et des données précises, et voici ce que nous pouvons apporter :
- À propos du Speedee System : Chez McDonald’s, les commandes sont servies en 30 secondes, alors qu’auparavant dans un fast-food traditionnel il fallait attendre 30 minutes (le film l’illustre d’ailleurs). Cette réduction de temps est due à un alliage de productivité et d’efficacité grâce à un système permettant de produire des hamburgers à la chaîne. Si vous voyez le film, intéressez-vous au moment où les frères McDonald’s donnent à chaque employé une place et un rôle particulier sur le terrain de tennis.
- La Standardisation : le secret de McDonald’s, c’est aussi une carte limitée, qui permet d’avoir des matières premières réduites et similaires, un savoir-faire partagé, et ainsi de réduire les coûts pour les clients et d’attirer une large clientèle.
- La franchise : McDonald’s tire tous ses revenus de la location de terrains, des redevances et des honoraires versés par chaque restaurant rapide. Nous sommes donc sur un système de franchises, avec désormais plus de 30 000 franchises dans 119 pays.
- L’adaptation à chaque pays : qui dit multinationale dit également marchés différents, et McDonald’s a su s’adapter en fonction de chaque pays en proposant à sa carte seulement des produits pouvant intéresser les clients (par exemple, pas de bœuf en Inde, ou plus de poisson au Japon)
- D’autres chiffres :
o En 2013, McDonald’s a servi plus de 69 millions de clients par jour.
o En France, il y a un restaurant McDonald’s pour 54 000 habitants.
Attention toutefois aux critiques dont est victimes McDonald’s, et préparez les sujets où l’on pourra facilement vous piéger : l’entreprise est bien connue pour favoriser l’obésité, et est désormais le plus grand usager mondial de bœuf et l’un des plus gros pollueurs en termes d’emballages.
À retenir :
En quelques mots : Le Fondateur met en lumière le personnage emblématique qu’est Ray Kroc, et montre comment il a réussi à fonder l’empire McDonald’s au pays de l’American Dream, tout en nous dévoilant les faces cachées de cette success story.
Pour aller plus loin :
- Super Size Me, un film documentaire américain qui présente le réalisateur, Morgan Spurlock, qui a décidé de se nourrir exclusivement chez McDonald’s pendant un mois et qui prend plus de 11kgs et a des problèmes de foie. Le film vise à dénoncer les effets délétères de la malbouffe à l’américaine et dénonce la restauration rapide.
- The McDonaldization of Society (1991) par George Ritzer pour définir une société qui prend les caractéristiques d’un restaurant rapide. Celui-ci décrit le passage du traditionnel vers des modes de pensée raisonnable et une gestion scientifique. La référence (bien étudiée) peut être très interéssante en entretien de personnalité, pour parler de la standardisation et de la quête de la performance.