Bien que ce titre mentionne prioritairement l’Ecole Polytechnique, cette fiche méthodologique pour les écrits s’applique évidemment parfaitement à tous les concours que vous passerez. Les informations présentes dans cette fiche sont essentiellement issues des rapports de jury des épreuves de physique. Beaucoup d’entre elles se retrouvent dans les commentaires des examinateurs, année après année, et quelle que soit la section. Nous tentons des les résumer ici et de les illustrer. Plus qu’une marche à suivre à la lettre, il s’agit plutôt d’un guide de « bonnes pratiques » qui relèvent essentiellement du bon sens que nous vous conseillons d’adopter dès maintenant et jusqu’au concours.
La rédaction
Constat des correcteurs :
Fautes de grammaire, de syntaxe, d’accords … les correcteurs se plaignent tous les ans d’une mauvaise maîtrise de la langue française. Rappelons qu’un devoir de mathématiques ou de physique n’est pas une succession d’équations ! Il s’agit d’une explication pédagogique de votre part, détaillant une démarche méthodologique et un véritable raisonnement. Les correcteurs cherchent à appréhender, outre le résultat, votre cheminement intellectuel. Impensable donc de donner la réponse à une question sous la forme d’un simple calcul austère, sans aucun effort de présentation.
Nos conseils pour vous démarquer :
- Veillez à votre écriture et votre orthographe : faites un effort afin de rendre des copies lisibles et claires, ne contenant aucune faute d’orthographe.
- Retranscrivez en équations les données de la question avant de commencer votre calcul : vous montrerez ainsi d’emblée au correcteur que vous savez très exactement ce que vous cherchez à démontrer. Profitez-en également pour définir explicitement les variables que vous utilisez.
Exemple :Question : Déterminer une condition sur l’altitude du satellite (S) pour que la force gravitationnelle FT/S exercée par la Terre (T) sur celui-ci n’excède pas le poids d’un homme de 80kg.Début de réponse : On cherche z telle que FT/S(z) < P, où P = mg avec m = 80kg.
Rien d’extraordinaire dans l’introduction de cette réponse. Pourtant, une simple reformulation de la question en des expressions mathématiques (vous) montre précisément ce que vous allez tenter de résoudre. Il s’agit également d’avoir bien effectué le paramétrage de son problème.
- Soulignez et encadrez vos réponses : nous vous conseillons de séparer en deux parties bien distinctes votre réponse. Tout d’abord l’expression littérale, à encadrer (ou souligner) ; puis l’application numérique, à souligner.
- Aérez votre rédaction : il est indigeste de lire une succession d’équations s’étalant sur deux pages. Prenez le réflexe de ponctuer votre calcul de petites expressions telles que : « on a », « d’où », « ainsi », « or », « et finalement », « il vient », …
Les expressions littérales
Constat des correcteurs :
Les expressions littérales doivent être homogènes. En fin de spé, aucun correcteur n’acceptera que vous laissiez un résultat sans aucune vérification. L’homogénéité n’est pas là pour vous contraindre, bien au contraire : en prenant le réflexe de la vérifier à chaque expression littérale que vous écrivez, vous vous épargnez au bas mot 30% d’erreurs d’inattention.
Nos conseils pour vous démarquer :
Faites cet effort ! Cela vous prendra à peu près 20 secondes supplémentaires, et vous pourrez être sûr que votre résultat sera au mieux correct, au pire cohérent. N’oubliez pas, par ailleurs de vérifier l’homogénéité de vos équations. Lorsque vous écrivez : A+B=C, les grandeurs A,B et C doivent obligatoirement avoir la même dimension. C’est exactement avec ce raisonnement que vous pouvez mettre en évidence de façon très simple et rapide des grandeurs caractéristiques pour écrire une équation différentielle sous forme canonique.
Exemple :
Considérons l’équation différentielle suivante (circuit RLC série) :
Les trois termes du membre de gauche doivent avoir la même dimension, qui est également celle de e.
Ainsi, vous voyez immédiatement que RC(du/dt) doit être homogène à une tension, et que par conséquent RC est homogène à un temps.
Les applications numériques et les graphes
Constat des correcteurs et conseils :
L’homogénéité est ici une nouvelle fois de mise. N’oubliez évidemment pas les unités en fin de calcul, faute de quoi votre résultat n’a tout simplement aucun sens. Restez cohérent, ne donnez pas une vitesse en m.h-1… Pensez également à écrire le plus possible en écriture scientifique (oui oui, comme en Seconde), ou du moins à ne pas laisser un nombre incohérent de chiffres significatifs. D’autre part prenez le temps de tracer les graphesstrong> demandés. On pense souvent qu’il s’agit d’une perte de temps pour récolter finalement assez peu de points. Les correcteurs sont déçus de ce raisonnement (erroné), et soulignent que les graphes même les plus simples peuvent parfois représenter autant de points que l’obtention d’un calcul littéral.
Conseil bonus : ne prenez pas les correcteurs pour des idiots !
Les personnes qui vous corrigent ont toutes un Bac+5 voire 7 ou 10, sont issues des meilleures écoles de France et fortes de plusieurs années d’expérience. Ainsi, ne vous avisez surtout pas de tenter de les duper. A titre d’exemple, lorsqu’un énoncé demande de démontrer une formule donnée, n’essayez pas de partir de quelque chose que vous savez pertinemment faux, d’écrire quelques lignes de calcul au raisonnement vaseux, pour un peu plus loin affirmer « on trouve donc bien … ». Ce qu’il faut bien garder en tête, c’est qu’une question que vous mettriez 10 minutes à résoudre demande à peu près 10 secondes au correcteur. Donc si, il a bien le temps de lire toutes ces petites lignes que vous avez écrites, et n’appréciera pas du tout que vous essayiez de l’entourlouper. Soyez donc honnête intellectuellement.
Commencez à appliquer tous ces conseils dès aujourd’hui dans vos DM et vos DS, et vous rendrez une copie parfaite le jour des concours.