Comment tenir face au choc de la prépa ? Certains choisissent de ne faire confiance qu’à leurs profs de prépa quand d’autres – la majorité silencieuse – suivent des cours de soutien complémentaires. Quelles sont les solutions les plus efficaces ? Les cours particuliers ou les cours groupés ? Les stages ou les accompagnements à l’année ? On fait le point avec Olivier Sarfati, directeur de MyPrepa, et qui a derrière lui plus de 15 ans de cours particuliers et 5 ans de cours magistraux en ligne et en direct.
Chaque année, une grande majorité d’étudiants de prépa se rend à l’évidence : un accompagnement complémentaire s’impose pour explorer tout son potentiel en prépa et décrocher les meilleures écoles. A Paris, c’est une tendance généralisée. En province, le soutien se démocratise aussi grâce aux solutions de cours à distance qui permettent de mettre en relation d’excellents professeurs avec les étudiants partout en France.
Une question récurrente nous est souvent posée : les cours particuliers sont-ils plus efficaces que les cours groupés ? Voici donc mes convictions sur ce sujet que je connais bien puisque je suis « en prépa » depuis 1994 !
Conviction n°1 : La qualité du professeur est, de loin, l’élément le plus important
Toutes les études le prouvent, et les meilleurs systèmes éducatifs au monde misent sur l’excellence des professeurs. Il vaut donc mieux avoir des cours groupés avec un professeur excellentissime, qu’un cours particulier avec un professeur débutant ou médiocre. Vous pourrez alors me dire : « oui, mais il est préférable d’avoir un excellent professeur en cours particulier ». On en arrive alors à la seconde conviction.
Conviction n°2 : les meilleurs professeurs, dans leur très grande majorité, ne donnent pas de cours particuliers.
Vous devez souvent voir, sur les sites internet d’instituts qui proposent des cours, la mention « les meilleurs professeurs »… Dans quels cas peut-on dire d’un professeur qu’il est le meilleur ? Arbitraire non ? Pas tant que ça. Dans le cadre de la préparation aux concours, il est légitime de parler de professeurs excellents ou faisant partie des meilleurs si deux conditions sont réunies : l’excellence pédagogique du professeur et les résultats obtenus par ses étudiants. Il faut absolument corréler le professeur aux résultats de ses élèves. Et c’est pourquoi la plupart des professeurs particuliers ne sont pas les meilleurs professeurs : ils plaquent souvent leurs méthodes de travail, pensant qu’elles vont être adaptées à tous les étudiants. Et le pire, c’est que les élèves y croient et souvent me disent : « oui, un ancien de ma prépa qui a intégré m’a conseillé de faire ça ». Ce à quoi je réponds : « n’écoute pas les anciens : ils ont adopté des méthodes qui ont marché pour eux mais qui ne marchent pas nécessairement pour les autres. » La pédagogie, c’est un métier. De même, la plupart des professeurs particuliers sont des étudiants brillants qui viennent d’intégrer, qui veulent se faire de l’argent de poche et qui n’ont pas le niveau d’implication ni le niveau d’expertise des meilleurs professeurs qui, eux, dans leur immense majorité, ne donnent plus de cours particuliers. Du coup, les résultats des élèves de profs particuliers sont en moyenne bien inférieurs. Les malheureux candidats s’en rendent compte trop tard… et viennent nous voir en cube ! Quelle perte de temps et d’argent…
Conviction n°3 : Préférez toujours l’accompagnement annuel aux stages !
Là aussi, trop d’étudiants tombent dans le piège des stages et pensent que cela va suffire pour rivaliser avec les meilleurs candidats aux concours. C’est une erreur majeure. Les stages, c’est de l’homéopathie pédagogique. La thérapie de choc, c’est l’accompagnement à l’année. « Oui, mais on n’a pas le temps d’avoir un accompagnement complémentaire à l’année », me répondent certains étudiants ou parents. Là encore, c’est une erreur majeure ! Les meilleurs instituts savent comment faire gagner du temps aux étudiants. Et surtout leur faire gagner des écoles… « Oui, mais on est en province donc on n’a pas le choix, il nous faut monter à Paris pour suivre des stages ». C’était vrai il y a 10 ans, c’est très faux à présent. C’est même d’ailleurs pour cela que j’ai créé notre platefome de cours en ligne et en direct : j’en avais assez de voir que les étudiants parisiens que j’accompagnais à l’année avaient de meilleurs résultats en moyenne que les provinciaux que je voyais pendant les vacances… C’est d’ailleurs une belle transition vers la conviction n°4…
Conviction n°4 : l’innovation technologique permet d’améliorer grandement la pédagogie des instituts de cours en ligne
C’est une conviction très personnelle car c’est la vision que l’on porte chez MyPrepa. Avec la plateforme que nous avons choisi de créer en 2013 et qui est éprouvée auprès de plusieurs centaines d’étudiants, on associe le meilleur des deux mondes : d’un côté, le monde de la personnalisation avec une fonctionnalité que l’on appelle « mode solo » et qui permet aux professeurs de s’isoler avec un ou plusieurs étudiants, répliquant ainsi des mini-séances particulières ; de l’autre, le monde de l’émulation où les étudiants sont tous tirés vers le haut par la tête de classe issue souvent des meilleures prépas mais pas exclusivement. Il faut assister à une séance pour l’imaginer. Téléchargez le compte-rendu de la dernière séance que j’ai eue avec mes étudiants en 2018, juste avant les concours et observez le nombre de « posts » sur le tableau : plus de 20 ! Avez-vous déjà assisté à un cours où 20 personnes montraient leurs travaux et où les étudiants repartent avec près de 100 pages de « best of » et de commentaires ? Et bien sachez que c’est le quotidien de nos étudiants… En voici le lien.
Conviction n°5 : plus il y a de monde dans la salle de classe, plus spectaculaires seront vos progrès !
C’est évidemment une idée qui doit vous choquer de prime abord. Pourtant des études sont là pour le démontrer. Lisez cet article passionnant de The Economist dont le titre « Teaching the teachers » est évocateur.
En résumé, l’article y décrit une étude faite auprès de 250 millions d’élèves. Vous y apprendrez que le mentoring est très peu efficace et que les groupes de niveaux sont contre-productifs. En mettant des étudiants en difficulté entre eux, on en fait… des étudiants en difficulté ! Et ce qui marche, c’est précisément ce que j’ai énoncé plus haut : l’expertise du professeur (What matters is “teacher expertise”. All of the 20 most powerful ways to improve school-time learning identified by the study depended on what a teacher did in the classroom.”), le feedback fait aux élèves et l’apprentissage collaboratif dans la salle de classe. A Singapour, considéré comme le système éducatif le plus performant, les classes sont composées de 36 étudiants en moyenne, contre 24 dans les pays de l’OCDE, les professeurs suivent une formation continue permanente (100 heures par an) et sont payés non à l’ancienneté mais à l’expertise… Un autre article de The Economist sur le sujet : « What other countries can learn from singapores schools »
Dans notre institut, nous adoptons à notre manière les principes de la méthode Singapour en mettant dans une même salle « virtuelle » les étudiants de toute prépa et en apportant un soutien complémentaire aux étudiants en difficulté. Et plus il y a de monde dans la salle, plus on réplique les conditions que les candidats retrouveront aux concours : une salle de classe où de nombreux étudiants sont ultra motivés à l’idée de répondre aux questions d’un énoncé !
Vous l’aurez compris, ce sujet a dû remettre en cause certaines de vos convictions ! Un dernier conseil donc : plutôt que d’écouter vos camarades de classe ou vos professeurs qui, évidemment, ne cautionnerons pas souvent l’idée d’un accompagnement complémentaire, allez à la rencontre des instituts renommés pour vous forgez une opinion et demandez une séance à l’essai. Une séance dans un bon institut suffit à voir l’écart de valeur ajoutée entre le prof particulier jeune et sympathique et le professeur d’excellence au sein d’un institut. Soyez donc ouverts et contactez les instituts dont l’approche est la plus convaincante. C’est vos progrès qui sont en jeu donc ne prenez pas cette décision à la légère.