L’histoire d’Anaïs qui a su révèler son talent à 3 mois du concours
Lors de notre dernière séance, Anaïs a craqué et les larmes ont fini par couler. Une catastrophe de plus aux concours blancs avec une stagnation mathématique démoralisante.
« Pourquoi cela ne vient-il pas malgré mes efforts et le coaching ? Serais-je abonnée aux 5/20 ad vitam aeternam ? »
Rajoutons à cela la honte vis à vis des autres camarades, la pression constante et le soutien minimaliste des enseignants… Anaïs était dans un sale état !
Lorsqu’elle m’appela aujourd’hui, je m’attendais à une simple confirmation de notre séance de demain :
– « Olivier, je te tenais à te confirmer le cours de demain afin de corriger la partie probabilités de l’ESCP 2000 et surtout je voulais t’annoncer que j’ai eu 14,5/20 à mon dernier DS (ESSEC 1997, une épreuve d’algèbre bilinéaire) et je suis dans les 5 premiers de ma classe (ce qui est une belle prouesse, Anaïs étant à « Ipesup – la terrible » !)
– C’est génial, extraordinaire tout ça !!! Les efforts paient enfin. Ne lâche rien. Tu as prouvé que tu étais capable de bien faire, il faut continuer à porter l’effort jusqu’au bout. Tu sais à présent que sur une épreuve d’algèbre bilinéaire, tu peux décoller. Reste à le prouver dans les autres parties du programme et tu en es grandement capable… »
Chers lecteurs, voici les enseignements qu’il faut tirer de cette belle journée :
La patience est la reine des qualités en mathématiques ! Les progrès n’y sont que très rarement linéaires. On doit d’abord passer par une longue traversée du désert. La mienne a duré un an, celle d’Anaïs près d’un an et demi et je me souviens encore de Sofia qui était dans les profondeurs du classement à Saint Louis et qui a fait son décollage le jour du concours en 2007 : elle est aujourd’hui diplômé d’HEC… C’est pour cette raison que cette matière est très dure psychologiquement. Il faut être prêt à supporter des notes parfois proches de zéro, pendant des mois voire des années…
Les mauvaises notes ne doivent jamais vous atteindre mais au contraire vous nourrir. Beaucoup d’étudiants sombrent en mathématique à cause de ce phénomène d’identification à la note. « Je n’ai que des 5/20 depuis des mois donc les maths, c’est pas mon truc » entend-on souvent. Et cette spirale infernale s’auto-entretient : lors des mises à l’épreuve (DS, concours blancs), on ne donne pas tout parce qu’on s’est convaincu de sa médiocrité. Suicidaire ! C’est précisément tout le contraire qu’il faut faire : dissocier complètement la note et l’ego. Ma note n’est là que pour me donner une information sur mon niveau actuel mais elle ne dit rien de précis sur le niveau futur. Mieux encore : les mauvaises notes sont l’occasion d’apprendre, de progresser, de ne plus commettre les mêmes erreurs lors des prochaines épreuves.
Les bonnes notes doivent booster votre motivation. Dans le sport de haut niveau, les coachs insistent très souvent sur cet aspect : il faut toujours rationaliser les échecs (c’est-à-dire essayer à tout prix de comprendre les raisons de l’échec) et s’enthousiasmer démesurément de ses succès. Le champion de tennis Rafael Nadal est un bon exemple d’application de ce mécanisme : il s’auto-congratule à chaque point gagnés (même quand le point est somme toute banal !) et analyse froidement et méthodiquement les points ou matchs perdus. Dans le cas de l’étudiant de Prépa, c’est la même démarche : analyser rationnellement les mauvaises notes en reprenant dans le détail la correction, et s’enthousiasmer de toutes ces petites victoires qui feront le succès de demain (bonnes notes en colles, aux DM, lors d’un DS…).
Anaïs va-t-elle confirmer lors des prochains DS et lors du concours ? Nous allons nous y employer ensemble avec ténacité et lucidité. A ce niveau, les mathématiques ne sont pas binaires. Il n’est pas rare de rechuter sporadiquement. Mais à présent, Anaïs sait que tout est possible…
PS : Anaïs a fini par être admissible aux 3 Parisiennes et est aujourd’hui à l’ESSEC.
Voici son témoignage :
« Je n’ai jamais été nulle en maths mais il est vrai qu’en prépa j’étais larguée. Je n’avais aucune véritable méthodologie de travail et j’avais peu de confiance en mes capacités de réflexion. J’ai contacté Olivier en Août 2011, à la veille de ma deuxième année de prépa. Après avoir fait un stage, Olivier m’a pris sous son aile et nous avons convenu d’un suivi annuel. Les cours étaient plus ou moins réguliers compte tenu de nos emplois du temps respectifs. Mais cela n’a pas empêché Olivier de m’apporter un soutien efficace et donc précieux. C’est un excellent pédagogue, très patient, qui a su gérer mes entêtements et mes états d’âme (les premiers mois je désespérais de ne pas progresser, ou plutôt de ne pas voir mes notes progresser). Travailler avec lui a toujours été un plaisir et très sincèrement je n’ai pas vu le temps passer pendant les cours. C’était encore plus vrai lorsque mes progrès sont devenus palpables. D’autres aspects du coaching d’Olivier me semblent également essentiels : jamais il n’a empiété sur le cours de mon prof de maths de prépa, au contraire il venait en complément. Il m’a aussi donné de l’aide dans les autres matières (histoire et CG notamment) en me fournissant des conseils et des avis venant d’en dehors de ma prépa, de « bonnes copies », des documents. Grâce à lui j’ai pu facilement multiplier les « approches académiques » et les points de vue afin de trouver ce qui me convenait le mieux en termes de travail et d’efficacité. Ce travail à deux me semble avoir été fécond à l’aune de mes résultats à l’écrit : j’ai été admissible aux 7 premières écoles, et ce avec une marge d’avance ! Et je suis très contente de pouvoir intégrer l’ESSEC en septembre prochain. Alors Olivier je te dis MUITO OBRIGADO ! »
Notes
Ecrit | |
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Contraction de texte HEC | 9 |
Synthèse de textes ESCP Europe | 5 |
Langue vivante I CCIP Anglais | 14,1 |
Langue vivante II CCIP Espagnol | 12,4 |
Diss. culture générale HEC | 14 |
Diss. culture générale EMLyon | 13 |
Diss. culture générale EDHEC/ESSEC | 11 |
Mathématiques S HEC | 10,9 |
Mathématiques S ESSEC | 13,5 |
Mathématiques S EMLyon | 11,2 |
Mathématiques 2S CCIP | 18 |
Mathématiques S EDHEC | 16 |
Hist.-géo., géopolitique ESSEC | 13,5 |
Hist.-géo., géopolitique ESCP Europe | 18,5 |
Mon analyse
» L’intégration d’Anaïs est l’une de mes plus grandes joies de ces concours 2012. Lorsqu’on a commencé le coaching en début d’année de carré, elle était en difficulté en maths et moyenne ailleurs. Aucun véritable point fort se dégageait. Elle cumulait en outre deux inconvénients majeurs : elle habitait à Bourg-La-Reine – donc loin de sa prépa (Ipesup) – et elle avait besoin de beaucoup de sommeil pour récupérer. Ce qui fait que le temps alloué pour progresser était restreint. Pourtant j’y croyais pour deux raisons majeures : elle était très disciplinée et avait un côté « précieux » dans sa parole qui me portait à croire qu’un potentiel non exploité sommeillait en elle, notamment dans les matières littéraires.
En commençant le coaching, un autre point faible apparut : son absence de structure. Elle foisonnait d’idées mais ne savait pas faire le tri ni exposer clairement l’élément clef d’une démonstration. En maths, elle avait aussi cette fâcheuse tendance à abandonner trop rapidement ses pistes de réflexion. Rageant, notamment lorsque ces ébauches étaient bonnes… Dans les matières littéraires, les problèmes de structure se traduisaient par des plans décousus, des parties bancales, des conclusions bâclées voire omises…
L’essentiel de notre travail a donc consisté à développer le sens de la structure et de la fluidité dans l’expression des idées. Et il y eut un déclic en maths dont j’ai parlé ci dessus. Dans les autres matières, après plusieurs reprises de copies en histoire et en culture générale, on a défini des priorités claires qu’elle a respectées. En histoire, le déclic s’est fait le jour J.
Dernier chantier du coaching : la fraîcheur. Pour être performante, Anaïs avait besoin de sommeil et je lui ai donc demandé de ne pas faire d' »heures sup » notamment lors des périodes de révisions, piège dans lequel tombent beaucoup d’étudiants. Le planning de travail que nous avions fixé en début d’année prenait également en compte ce paramètre, contrairement à mes étudiants plus robustes que je n’hésite pas à surcharger de travail (sans excès toutefois) !
Anaïs, à mon tour de te dire OBRIGADO (Anaïs est d’origine brésilienne) pour toute la confiance que tu m’as accordée cette année. Je tenais également à remercier le père d’Anaïs qui a su respecter la stratégie fixée et qui, de surcroît, a aidé Anaïs sur le plan physique en l’accompagnant lors des footings énergisants du dimanche matin ! »