Résumé de l’article
Vous êtes peut-être à la recherche d’avis ou de témoignages sur la prépa ECS et ECE du lycée Saint-Jean à Douai. Chez MyPrepa, nous avons la chance d’accompagner des étudiants qui viennent de toutes les prépas de France. Dans cet article, Olivier Sarfati, directeur de MyPrepa, témoigne, donne son avis et dresse le portrait de quelques étudiants du lycée Saint-Jean à Douai qui ont brillamment intégré HEC, l’ESSEC ou l’ESCP Europe et qu’il a eus la chance de coacher.
La prépa Saint-Jean en ECS et ECE présente des taux d’admission dans le top 3 (HEC, ESSEC, ESCP Europe) oscillant entre 10% et 20% : honorable donc. Autrefois dirigé par Christophe Cadet, aujourd’hui à Intégrale Prépa, l’institut est à présent sous la direction de Jean-René Masquelier avec qui j’ai eu l’occasion de travailler et qui a conscience de l’importance des collaborations entre le public, le privé sous contrat et le privé hors contrat.
L’institut est l’un des rares à pratiquer une scolarité «2 en 1» au cours de laquelle les étudiants passent les concours dès la première année. Pour avoir accompagné de nombreux étudiants de Saint-Jean de première année, j’ai pu observer les effets contrastés de ce modèle : les plus forts survivent, les plus faibles ont beaucoup plus de mal. Le darwinisme y est donc plus fort. Mais ceux qui survivent en ressortent plus expérimentés en seconde année. Avec la réforme des concours BCE qui se profile, le « 2 en 1 » devrait progressivement disparaître.
Enfin, l’institut Saint-Jean est réputé pour certains de ses professeurs dont M. Lionel Pourty, très apprécié en géopolitique, ou l’équipe de professeurs de mathématiques composée entre autres de Sylvain Rondy, Pierre Berlandi, Matthias Fegyvères, Stéphane Preteseille, Christian Skiada ou encore Gianfranco Niffoi.
Classement détaillé sur letudiant.fr :
Pour notre part, chez MyPrepa, nous avons eu la chance de côtoyer un large éventail d’individus : des «derniers de la classe», des étudiants de milieu de classement et des «champions». Portraits !
Tom W. (Lycée Saint-Jean de Douai en ECE, puis Ipesup ECE, admis à l’ESSEC) : le candidat «entrepreneur» :
Je commence par un étudiant «volcanique» et sans doute l’un des meilleurs souvenirs de coaching tant il a fallu dompter le très talentueux Tom ! Nous avons commencé à le coacher lors d’un stage d’été où j’ai rapidement vu ce qu’il cachait dans le moteur : une incroyable énergie et une très grande vivacité d’esprit. Il parlait très vite, raisonnait rapidement, comprenait des subtilités que d’autres ne voyaient pas. Lors du débriefing, j’étais plutôt confiant. Il était alors en fin d’année de bizuth et voulait se donner toutes les chances d’intégrer le top 3.
Pourtant en année de carré, lorsque je le voyais environ une fois toutes les deux semaines, je le sentais décliner. Notamment sur des questions clairement à sa portée, il était capable d’écrire n’importe quoi. Moi : « Tom, il y a quelque chose que tu me caches ou quoi ? Je sais que ces questions sont ultra simples pour toi. Pourquoi les plantes-tu comme ça ? » Lui : « Olivier, il faut que je t’avoue un truc : j’essaie une méthode de sommeil qui s’appelle le sommeil polyphasique. En gros, je dors 2-3h par nuit et je fais deux siestes de 30 minutes dans la journée. Ça me permet de travailler beaucoup plus que les autres, c’est génial. Mais peut-être que mes difficultés en maths viennent de là ? » Je ne connaissais pas précisément ce que cette méthode recoupait, mais j’observais les dégâts de manière flagrante. En appelant une experte du sommeil, elle me fit comprendre rapidement que cette technique était catastrophique pour la mémorisation et la compréhension dans le cadre de la préparation à un concours.
Tom était un peu victime de son énergie : il avait tellement d’ambition qu’il prenait parfois des libertés par rapport à la stratégie que nous lui avions proposé. Son histoire de sommeil polyphasique en était une illustration. Résultats : en carré, c’était encore un peu juste pour le top mais les notes étaient prometteuses :
Tom choisit évidemment de cuber. Et pour cette dernière année, il prit la décision d’aller à Ipesup. Avec un tel potentiel, l’institut lui ouvrit aisément ses portes. Comme souvent l’année de cube est une année de maturité. Chez MyPrepa, il nous arrive souvent d’accompagner des étudiants ayant eu Neoma ou Toulouse Business School (TBS) en carré : ça se termine souvent aux Parisiennes en cube. Dans le cas de Tom, le risque était donc très limité. Dans le cas de Tom, il lui restait notamment deux axes de progrès : le self-control et la stratégie adaptée en culture générale. Le calme lui faisait souvent défaut en maths quand le niveau s’élevait ou lorsque les calculs s’envolaient techniquement. C’est un défaut récurrent, notamment lorsqu’on a du talent et qu’on a traversé le lycée sans aucune souffrance. Je le saoulais avec les techniques de respiration abdominale et répétait sans cesse : « garde ton calme, tout le temps, et respire ! ». En culture générale, il mit en place les stratégies de rédaction de paragraphes avec plus de professionnalisme qu’en carré.
Les notes qu’il obtint aux concours BCE en cube se passent de commentaires :
Résultats : admissible partout.
Lors de la préparation des entretiens, j’ai pris une claque : Tom était un véritable entrepreneur malgré son jeune âge. Contrairement à la plupart des candidats qui s’improvisent une passion pour l’entrepreneuriat, Tom avait à la fois la passion et le «track record» ! En plus de se risquer à des méthodes de sommeil disruptives, il avait déjà mené à bien de multiples projets, créer des sites internet dans divers domaines. Le tout avec un vrai sens des responsabilités, de l’intuition et une certaine structure. J’étais très confiant. Il eut évidemment des notes exceptionnelles en entretien de personnalité et finit par décrocher l’ESSEC.
Les leçons à tirer de l’expérience de Tom :
- Le talent ne suffit pas pour intégrer : il faut beaucoup de discipline, de patience et une stratégie.
- Prenez soin de l’hygiène de vie et notamment de votre sommeil, précieux en prépa
- Ne vous inventez pas de passion pour l’entrepreneuriat : si ce monde-là vous intéresse, prouvez-le à l’aide d’expériences tangibles et convaincantes
Caroline T. (Lycée Michelet en ECS pendant 2 ans, puis Saint-Jean de Douai, admise à HEC) : le suspense jusqu’au bout !
Caroline a fait frissonner pas mal de monde autour d’elle. Je commencerai par la fin : elle a eu HEC au terme d’un thriller haletant ! Voici ses notes eu cube :
Vous devez vous dire que le profil est magnifique. Certes. Mais Caroline a dû batailler et chasser ses vieux démons pour s’en sortir. Lorsqu’elle est venue nous voir en bizuth, elle était dans une prépa de niveau intermédiaire qui me tient à cœur puisque j’y ai fait ma prépa également : le lycée Michelet. Première caractéristique de Caroline : l’absence de confiance en elle. Elle avait cette tendance à souvent déprécier son niveau, à dire qu’elle n’y arriverait jamais. Pourtant, elle semblait déterminée. Le contraste est assez fréquent en prépa. On passe par des hauts et des bas, on a cette énergie qui nous pousse vers l’avant mais des chutes de pression qui nous font redescendre, notamment lorsque les mauvaises notes s’enchaînent.
Autre élément intéressant dans le coaching de Caroline : la pression indirecte exercée par ses parents et notamment sa mère. Sans le vouloir, la maman de Caroline était vraiment très stressée par la prépa de sa fille. Et même si elle tentait d’épargner Caroline, cela transparaissait malgré tout. J’ai ainsi passé beaucoup d’heures au téléphone à essayer de la rassurer et de faire tampon entre les deux. Parfois, le coaching des parents est tout aussi important que le coaching de l’étudiant(e)…
En carré, Caroline avait fait de très beaux progrès et lorsqu’elle me demandait, inquiète, « Olivier, penses-tu que j’ai une chance aux Parisiennes », je lui disais comme à beaucoup «bien sûr que tu as une chance, passe les concours carré avec la chance de l’outsider. Tu n’as rien à perdre car, au pire, en cube tu intégreras !». Et comme souvent sur les profils un peu fragiles comme celui de Caroline, les concours carré ont révélé un bon potentiel mais insuffisant pour accéder au top 3. Voici les notes :
Après les deux années de coaching chez MyPrepa, j’ai été clair : «Caroline, il t’a manqué juste un peu de temps. Les concours sont arrivés un peu trop tôt. Mais fais-moi confiance, cube et ça devrait marcher. Dans 99% des cas, les étudiants qui cubent ont une meilleure école. Tu as le potentiel. Tu es triste mais on va y arriver. Reprends bien les sujets qu’on a vu ensemble l’an prochain, digère-les et tu verras que l’année de cube sera l’année de la maturité». Elle choisit de cuber à Saint-Jean de Douai, pour changer d’air, et profiter des cours de géopolitique de l’un des meilleurs profs de géopolitique : M. Lionel Pourty.
Avec les notes de cube que vous avez observées plus haut, Caroline était tri-admissible (HEC, ESSEC, ESCP Europe donc). Mais Caroline a tout de même voulu finir en apothéose en plantant ses oraux : non admise à l’ESCP Europe, non admise à l’ESSEC. La veille avant les résultats d’HEC, la famille était effondrée ! Comment Caroline pourrait-elle être admise à HEC, elle qui deux années plus tôt avait une estime de soi en berne, elle qui semblait si fragile au démarrage, elle qui n’allait faire sa scolarité ni à Cergy Pontoise, ni à Paris…
Il est pourtant des issues heureuses qui vous donnent envie de faire ce métier jusqu’au dernier souffle : admise à HEC ! Quelle émotion ! De la chance certes, mais ô combien méritée.
Les leçons que l’on peut tirer de l’expérience de Caroline :
- La confiance en soi est une qualité difficile à faire surgir. C’est un travail de tous les jours qui demande beaucoup de patience, d’accompagnement, de bienveillance
- Par la pression indirecte qu’ils exercent sur l’étudiant(e), les parents doivent aussi parfois être coachés !
- Il faut toujours y croire et se battre jusqu’au bout car l’issue heureuse, bien qu’improbable, est toujours possible.
Nicolas B. (Marcellin Berthelot en ECS, puis Saint-Jean de Douai en ECS, admis à l’ESSEC, major en géopolitique à l’ESSEC) : la discipline incarnée
Un peu comme Caroline, Nicolas a fait d’abord deux années de prépa à Marcellin Berthelot avant de cuber à Saint-Jean de Douai. Lorsqu’il est venu nous solliciter, il était en grande difficulté un peu partout. Tout redresser en une année était compliqué mais ses notes de carrés laissaient entrevoir une belle éclosion en cube. Voici les résultats BCE à l’issue de sa deuxième année :
Pas de gros points faibles apparents. Juste un peu d’immaturité et d’irrégularité, notamment en maths. En cube, la stratégie était claire : homogénéiser les maths, vers le haut, booster la culture générale par la dissertation parfaite de Ken Lecoutre, et la géopolitique par le travail conjoint de M. Lionel Pourty et nos conseils.
Voici les notes de Nicolas en cube :
Résultat : admis à l’ESSEC ! Quel progrès partout ! Juste une incompréhension : la note de maths à l’EDHEC ! Mais à part ça, Nicolas termine major en géopolitique et sa copie sera publiée quelques mois plus tard dans le rapport de jury de la BCE !
Ces deux années de coaching resteront un grand souvenir pour MyPrepa tant Nicolas a été régulier dans l’effort : présent à toutes les séances, très actif en séances (il proposait beaucoup de choses en maths notamment), toujours calme, posé, positif malgré le niveau initial. J’ai aussi pris beaucoup de plaisir à l’inviter en intervenant ponctuel chez MyPrepa pour qu’il livre ses secrets, notamment en géopolitique.
Les leçons que l’on peut tirer de l’expérience de Nicolas :
- Comme toujours, la discipline, la patience et la persévérance finissent par payer
- L’année de cube est quasiment toujours une bonne idée pour les plus ambitieux d’entre vous
En espérant que ces portraits vous ont donné envie de faire une prépa, à Saint-Jean ou ailleurs !