Les règles grammaticales à peu près maitrisées, les étudiants ont souvent envie d’ingurgiter des centaines voire des milliers de nouveaux termes, à l’utilité variable et y consacrent beaucoup, voire trop, de temps. Si l’assimilation du vocabulaire est essentielle pour s’en sortir aux concours, cette est affreusement chronophage, si elle n’est pas un minimum organisée. C’est pourquoi nous recommandons souvent deux choses à nos étudiants : D’une part, de lire des documents ou romans d’un certain niveau dans la langue que vous étudiez. Puis, d’apprendre régulièrement des listes de vocabulaire, mais en suivant quelques principes. C’est de ce second aspect dont nous allons discuter aujourd’hui.
I) Les grands principes à suivre
A) Faites une fiche pour vous
La première tentation à laquelle cèdent de nombreux élèves est en général, pour apprendre du vocabulaire, est de se ruer sur des listes toutes faites, souvent sur Internet, ou de se partager des fiches entre camarades.
De nombreux sites recommandent et se vantent d’avoir à disposition, en exclusivité pour vous, les mots magiques pour briller aux concours. Ce sont généralement des mots classiques, facilement identifiables dans les articles de presse, et finalement pas si originaux, d’autant que des centaines d’élèves se jettent sur ces articles et intègrent ces termes dans leurs fiches de vocabulaire, sans en réalité savoir comment utiliser avec justice ces mots. En clair, des milliers d’élèves auront la même façon de parler que vous. Vos essais et votre communication seront donc ternes et lisses, puisque le correcteur relira les mêmes mots qu’il a déjà lus dans les copies précédentes. Imaginez vous, pendant une centaine de copies, relire les mêmes mots, les mêmes tournures.
Votre note aussi sera moyenne, puisque rien ne vous distinguera des autres. C’est dommage, puisqu’aux concours, tous les points sont à prendre. C’est en ayant un vocabulaire original, sans être non plus ampoulé, que vous pourrez décrocher une note dépassant largement la moyenne. Bannissez donc ces « 30 mots à impérativement recaler dans un essai » ou les « 15 mots miracles pour briller à l’oral ».
Ensuite sur les listes de vocabulaire entre amis, l’idée n’est pas inintéressante mais est souvent peu efficace. D’une part, cela suppose que les élèves aient un niveau identique ou proche, alors qu’il existe en classe préparatoire d’énormes disparités entre les étudiants sur toutes les matières. D’autre part, pour nous, les fiches sont un espace personnel, ce sont des mots que vous utilisez pour traduire votre pensée, et pas celle de vos amis. Ce sont également des termes que vous retiendrez via vos propres moyens (avec vos moyens mnémotechniques, et en utilisant au maximum votre type de mémoire (Cf notre article à ce sujet)). Donc nous pensons que les fiches à plusieurs sont à éviter.
B) Effectuez un tri préalable
On a souvent envie de tout ficher, de prendre tous les mots qu’énonce un professeur durant un cours, ou que liste un livre de vocabulaire. On se dit souvent qu’il vaut mieux tout ficher « au cas où, ça pourrait tomber au concours ». La majorité des élèves en classe préparatoire est passée par là, surtout quand certains professeurs donnent des listes de plusieurs centaines de mots à apprendre d’une semaine à l’autre. Sachez qu’en procédant de la sorte, vous accumulez certes du vocabulaire, mais c’est un vocabulaire peu utile, qui n’a qu’une faible probabilité d’apparaître aux examens. Ainsi, si votre professeur vous demande d’apprendre tout un vocabulaire sur les composantes d’une voiture, ou encore des dizaines de façons de dire le mot « brûler », sachez qu’en réalité, il vaut mieux alléger ces listes.
Sur les centaines de mots, n’en prenez qu’une certaine sélection, en éliminant les moins probables et ceux que vous maîtrisez déjà. Évitez le vocabulaire extrêmement précis (« Deadpan humour », par exemple, ne vous sera pas très utile).
Mais ici, les plus prudents et stressés devraient se dire : « Oui, mais ce mot peut tomber à l’examen ». C’est vrai, cela se peut, comme les plus de 200,000 mots que compte la langue anglaise. Maintenant, soyez lucide : le concours compare les élèves. Il est extrêmement peu probable qu’un élève lambda connaisse ce mot, à moins d’avoir un niveau très poussé. Un correcteur sera donc en général indulgent avec ce que proposera l’élève comme traduction (tant que vous n’êtes pas dans le contresens total). Par contre, il ne vous pardonnera certainement pas de ne pas savoir traduire des mots comme « to retaliate », « a ballot box » ou encore « a subsidy » qui sont à connaître.
Réalisez donc ce tri, afin de dégraisser votre liste de vocabulaire, en ne retenant que l’essentiel. À la limite, si vous avez un niveau déjà avancé sur un chapitre, approfondissez ou penchez vous sur un autre chapitre, mais d’abord assurez vous de maîtriser la majorité des termes communs propres à la thématique étudiée.
II) Des listes de vocabulaire selon les utilisations
A) Les fiches pour les versions et thèmes
Ici, nous vous conseillons deux méthodes de travail : Vous pouvez, dans un premier temps, apprendre le vocabulaire sous forme de listes (allégées comme nous l’avons vu) thématiques, afin d’être solide sur la plupart des termes que vous pourrez rencontrer. ll est vrai que la plupart des sujets se focalisent sur un ou plusieurs champs lexicaux.
Ainsi, la traduction d’anglais LVi 2019 se concentrait sur le vocabulaire de l’amour, du mariage et de l’apparence (un des thèmes les plus fréquents !). La version d’anglais Lvi 2017 comportait le champ lexical des vêtements, de l’apparence (négligée en l’espèce), et comportait plusieurs verbes de mouvement ou de comportement qui pouvaient être techniques et donner lieu à des contresens, comme le notait le rapport du jury cette année là (https://www.concours-bce.com/sites/default/files/importcsv/75_2017_Rapport_Anglais.pdf)
Cette petite analyse montre donc qu’il y a clairement des thèmes à aborder en priorité : les gestes, les vêtements, l’apparence, les sentiments ou les postures sont des grands classiques qu’il faut maîtriser.
Dans un second temps, si vous lisez beaucoup, notamment des romans (dont sont souvent extraits les versions et les thèmes) et que vous avez déjà un bon niveau en langues, vous pouvez envisager de noter les éléments que vous avez découverts, encore une fois de façon assez limitée. Ne fichez pas l’intégralité des mots que vous ne connaissiez pas, mais par exemple les tournures, les traductions ou encore les termes que vous aimez bien. Il peut d’ailleurs être pertinent de justement d’abord lire le texte, sans chercher immédiatement dans un dictionnaire les expressions que vous ne connaissez pas. Essayez de vous préparer aux conditions du concours, où vous serez seuls devant votre copie. Après avoir donné une certaine interprétation ou traduction, vérifiez si celle-ci était correcte ou non. Vous pourrez enfin noter les mots que vous ne connaissiez pas dans vos fiches.
B) Les fiches pour l’écrit
Comme nous le reverrons dans un prochain article sur la méthode de l’essai, il est important d’avoir à disposition une série de mots, tournures, voire de phrases quasiment déjà prêtes à être utilisées afin de gagner du temps et « d’impressionner » le correcteur. Ces listes de vocabulaire doivent être succinctes, et ne pas comporter des centaines de mots. Il s’agit d’intégrer une petite trentaine de mots et expressions que vous êtes quasiment certains d’utiliser. Pour sélectionner ces phrases, comme nous l’avons mentionné auparavant, abstenez vous des articles aguicheurs qui vous promettent les 30 expressions pour réussir votre essai. C’est à vous de trouver ces quelques mots, et ces expressions en explorant et épluchant la presse anglaise (Vous pouvez ainsi lire entre autres, The Economist, le New York Times ou encore The Guardian). Il ne s’agit pas de passer trois heures par jour à tout lire, mais simplement, pendant des trajets par exemple, ou pendant une pause de lire le journal, et de trouver quelques termes que vous trouvez originaux et utiles. En effet, il ne sert à rien de choisir un terme que vous ne pourrez pas intégrer dans vos essais.
Afin d’être certain de maîtriser le terme que vous souhaitez ficher pour vos essais, recopiez carrément en dessous la phrase où vous avez trouvé l’expression. Cela vous permettra de mieux le retenir.
C) Les fiches pour l’oral
Comme pour la fiche de l’écrit, le but de la fiche pour l’oral est d’avoir sous la main des petites expressions et des petites tournures idoines, afin de ne pas trop avoir à chercher vos mots quand vous ferez face aux questions insistantes du jury.
Cependant, comparé aux fiches à l’écrit où les entrées sont peu nombreuses, mais avec des tournures assez complexes, ici, vous pouvez intégrer davantage de mots et d’expressions, en fonction de vos khôlles ou de vos lectures, encore une fois. Mais encore une fois, mettez dans vos fiches le strict nécessaire pour votre oral, comme des tournures, des mots de liaison, qui vous permettront de structurer votre pensée. Pensez aussi à avoir des listes sur le journalisme et les articles de presse, afin d’éviter des erreurs basiques ou d’hésiter rien que dans la phase de présentation de l’article, ce qui est fréquent, surtout en LV2. Vous pouvez également prévoir de petites fiches thématiques (30 mots maximum par fiche) sur les grands thèmes qui tombent souvent à l’oral. Il s’agit donc de fiches encore allégées comparées aux fiches thématiques que nous avions vues précédemment. Ainsi, en allemand par exemple, ayez une fiche sur la religion, la place des femmes, la RFA et la RDA, les médias, les partis politiques, l’économie, l’environnement, les nouvelles technologies etc. Ces sujets sont extrêmement fréquents et il est impératif d’avoir sous la main quelques mots fondamentaux, que vous pouvez réviser très rapidement, avant une khôlle notamment.
Aussi, si vous y parvenez, n’hésitez pas à utiliser les expressions dans votre fiche pour l’écrit pour votre oral. A contrario, on évitera d’avoir recours aux fiches normalement prévues pour l’oral pour rédiger ses essais : ce qui passe à l’oral n’est pas forcément souhaitable à l’écrit.